La Montagne

Observation avec un instrument

Quel curieux n’a pas été surpris en braquant une paire de jumelles sur les Pléiades ? Là où vous ne voyez que sept étoiles à oeil nu, vos jumelles vous en font découvrir une centaine. Il est aussi très intéressant de pratiquer « la fouille du ciel » avec des jumelles. Procédez par tranches, depuis l’horizon jusqu’au zénith, et vous découvrirez de nombreux objets invisibles à l’oeil nu, que vous chercherez à identifier en les situant par rapport à des étoiles repérées sur une carte. Les jumelles étant tenues à la main, le tremblement involontaire des bras rend l’observation difficile. Cherchez un point d’appui (si vous n’avez pas de pied) contre une fenêtre, ou sur la balustrade d’un balcon, ou calez les jumelles sur l’extrémité d’un bâton tenu entre vos genoux en position assise. Les jumelles 7 x 50, 8 x 60 ou 10 x 50 sont les plus intéressantes en astronomie (le premier chiffre Indique le grossissement = 7 fois, le deuxième indique le diamètre = 50 mm).

Lunette

Une lunette astronomique se compose essentiellement d’un objectif et d’un oculaire fixés aux deux extrémités d’un tube. Pour le réglage de l’Image, on déplace l’oculaire, il doit se faire au 1/10 de millimètre près, il se fait, soit à la main, soit à l’aide d’une crémaillère entraînée par un pignon pouvant déplacer l’oculaire sur une longueur de 5 à 15 cm.

On s’imagine souvent qu’une lunette astronomique est un instrument très compliqué. Bien au contraire, c’est très simple, une lentille de grand diamètre aux faces à peine bombées : voici l’objectif une forte loupe de petit diamètre : voici l’oculaire. Entre les deux, rien : un tube absolument vide. Il existe divers types d’oculaires (les plus simples Ramsden = R ou Huygens = H, meilleurs les Kellner = K ou les orthoscopiques = OR) et deux principales catégories de coulant (diamètre de l’oculaire) de 24 mm et 31,75 mm.

Plus l’amplification augmente, plus l’image devient floue et sombre… La puissance d’un instrument dépend essentiellement du diamètre de son objectif (grossissement entre 1 et 2 fois le diamètre en millimètres). Utilisez un jeu de plusieurs oculaires, un oculaire faible à très grand champ 20 ou 25, un oculaire moyen 125, un oculaire fort 5 par exemple).

Le réglage du chercheur est la première opération à effectuer. Pointez votre lunette sur un objet terrestre éloigné, le coq d’un clocher par exemple, que vous centrerez dans le champ de l’oculaire « fort », Si cet objet n’apparaît pas, exactement à la croisée du réticule de votre chercheur, amenez-le doucement au centre sans modifier le pointage de la lunette, en agissant sur les 3 vis qui le maintiennent dans sa position. Avec un chercheur bien réglé et correctement dirigé, vous serez assuré que l’étoile visée se présentera au centre du champ de n’importe quel oculaire adapté à la lunette.

Télescope

Dans un télescope, l’objectif est un miroir parabolique concave, recouvert extérieurement d’une pellicule d’aluminium épaisse de 1/10 de micron, Il est disposé au fond d’un tube dont l’autre extrémité ouverte est dirigée vers d’astre à observer. Dans le télescope de Newton, l’image de l’astre, formée au foyer du miroir-objectif est renvoyée à angle droit sur le côté au moyen d’un miroir plan Incliné à 45°. L’oculaire est placé sur le côté du tube, perpendiculairement à son axe, et monté comme celui d’une lunette.

Télescope ou lunette ? Les télescopes à puissance égale sont beaucoup plus courts et plus massifs que les lunettes, donc plus stables et plus maniables, Ils sont moins coûteux mais il est nécessaire de faire ré aluminer leur miroir de temps en temps. Opération simple, mais qui vous prive du plaisir de l’observation pendant plusieurs semaines. L’optique de la lunette supportera les déplacements mieux que celle du télescope, la vision horizontale du télescope est extrêmement commode, vous observez un astre au zénith comme s’il se trouvait à l’horizon, donc sans fatigue. Les télescopes sont meilleurs que les lunettes, quand Il s’agit de photographier les astres (un système par réflexion fait coïncider le foyer visuel et le foyer photographique). Les lunettes sont utilisées, de préférence aux télescopes en astronomie de position (Intéressantes jusqu’à 75 mm de diamètre par leur prix et leur performance), Les télescopes sont préférés aux lunettes en astronomie physique (étude des spectres, photos d’étoiles).

Article publié dans le journal « La Montagne » en février 1998

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