La Montagne

Invitation à la balade

Un peu fascinés par cette voûte où brillent des milliards d’étoiles, nous essayons de repérer des objets familiers: « Tiens, ça c’est la petite casserole ! »; d’attraper des étoiles filantes «c’est ma septième». L’observation du ciel commence à l’oeil nu, et il y a beaucoup de choses à voir.

Le ciel des étoiles revenant toujours pareil, aux mêmes périodes, à l’échelle de la vie humaine, une carte permanente peut servir très longtemps; cette carte (choisie pour 45° de latitude Nord) doit vous permettre de vous repérer facilement dans le ciel et vous aider à mémoriser les principales constellations. Commencez par positionner le disque mobile pour la date et l’heure choisies,

Pour cela, amenez la date du jour d’observation en face de l’heure à laquelle vous souhaitez observer. Mais attention, cette heure est donnée en Temps Universel. En France, vous devez rajouter 2 heures en été et 1 heure en hiver pour avoir l’heure légale. Cette opération terminée, vous avez dans la fenêtre découpée l’ensemble du ciel visible pour cette heure, dans la mesure ou l’horizon est bien dégagé. Grâce à la Grande Ourse et à Cassiopée, trouvez la Polaire, qui vous donnera la direction du Nord et par conséquent les trois autres points cardinaux. Orientez ensuite la carte tenue verticalement en faisant coïncider l’horizon de la carte avec l’horizon observé. Vous pouvez alors comparer ce que vous voyez dans le ciel avec les alignements dessinés sur le disque. Certaines cartes permanentes du ciel comportent plusieurs disques (tests visuels, étoiles doubles, étoiles variables, objets Messier, chasse aux comètes, coordon­nées célestes…).

Tout le monde connaît la Grande Ourse, visible en toute saison, mais diversement orientée autour du pôle Nord. Cette célèbre constellation est la clé de tous les alignements célestes. Rappelons que la méthode des alignements consiste à rattacher les étoiles les unes aux autres par des lignes conventionnelles. Il suffit que ces, alignements soient approximatifs.

L’hiver est une des plus belles saisons pour pratiquer l’astronomie ; en effet la nuit profonde vient beaucoup plus tôt, 19 heures à la montre en janvier, alors qu’en été, il faut attendre après 23 heures, pour le crépuscule astronomique (le Soleil est descendu à plus de 18° sous l’horizon). Par une nuit claire et sans lune, on peut distinguer jusqu’à 3000 étoiles, surtout dans la nuit profonde, loin des lumières des villes. Les constellations proches du pôle céleste Nord sont des repères faciles à trouver et servent de jalons pour situer les autres.

D’abord, chercher la Grande Ourse (qui est la véritable clé du ciel). Sa forme de casserole ou de chariot à 4 roues tiré par un timon est caractéristique (elle est basse sur l’horizon Nord dans les soirées de printemps – été). Ensuite, prolonger 5 fois la distance séparant les deux « roues arrière » du Chariot, Cette ligne des Gardes aboutit à l’étoile polaire qui indique le nord (près de laquelle passerait l’axe de la Terre, s’il était matérialisé). Cette polaire, toujours à la même place est un repère efficace. Elle est le bout du timon de la Petite Ourse (ou le bout de la queue de la petite casserole), moins nettement repérable que sa grande soeur. Un W aplati est toujours à l’opposé de la Grande Ourse par rapport à la polaire: Cassiopée.

Le Dragon serpente entre les trois. Ces constellations ne se couchent jamais. Pendant l’année, la ligne Terre-Solell balaie dans le ciel un grand cercle appelé écliptique (parce que s’y produisent les éclipses). Le plan de l’écliptique est le plan de l’orbite terrestre. L’écliptique traverse les 12 constellations dites du Zodiaque (à cause des animaux zoo). Ces douze constellations sont, les signes de l’horoscope, puisque le Soleil y passait il y a 2000 ans, le 21 mars, devant les premières étoiles du Bélier et c’était le Bélier qui « ouvrait » les signes du Zodiaque-chez les auteurs classiques. On disait poétiquement qu’il avançait en tête de son troupeau; Il y a 4.000 ans, c’était le Taureau qui ouvrait et c’est l’amas des Pléiades qui réglait l’année et le, calendrier chez certains peuples de l’antiquité : Egyptiens, Chinois et les premiers Grecs. Vers l’an 2600, le point vernal (printemps) passera dans la constellation du Verseau, Et puis, il y a une 13ème constellation dans le Zodiaque, c’est Ophiucus, et enfin il y a un jour dans l’année ou le Soleil se lève dans la constellation de la Baleine. Les constellations du zodiaque les plus aisées à reconnaître sont : Lion, Vierge, Scorpion, Gémeaux, Taureau…

Les autres sont plutôt des bouche-trous faibles et peu reconnaissables. Si une constellation écliptique semble avoir une étoile brillante à l’éclat fixe en trop, il s’agit d’une planète qui ne tardera pas à se déplacer en quelques jours, sur son décor naturel d’étoiles.

La Lune y passe aussi, quoiqu’elle puisse aller plus au sud ou plus au Nord car son orbite est inclinée sur la nôtre. La Voie Lactée, (formée de milliards de Soleils comme notre étoile) traverse sous la forme d’une écharpe blanchâtre un grand cercle de la voûte céleste.

Article publié dans le journal « La Montagne » en janvier 1998

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