La Montagne

Météorites, bolides, étoiles filantes

Par une belle nuit étoilée, notre regard se promène sur le champ d’étoiles. Soudain, une lueur vive apparaît. A peine a-t-on tourné la tête pour la regarder en face, qu’elle a disparu. Cette observation est nommée poéti­quement étoile filante.

La traînée observée dans le firmament est provoquée par la combustion d’une particule cosmique pénétrant à grande vitesse dans notre atmosphère.

L’étoile filante est la conséquence du passage de la Terre dans la trajectoire de la météorite qui orbitait paisiblement autour du Soleil. La météorite s’échauffe considérablement en traversant les couches denses de l’atmosphère terrestre à une vitesse moyenne de 40 km/s, et, en plus, l’atmosphère s’oppose à son avancement. La température atteint alors 3.000°C et une très vive lumière est émise, qui rend l’agonie de la météorite visible depuis le sol. Tout cela se passe à 100 km d’altitude.

On nomme bolide tout météore plus brillant que la magnitude – 4, c’est-à-dire plus brillant que la planète Vénus. Les bolides brillent parfois d’un tel éclat qu’ils peuvent porter des ombres la nuit ou être aperçus facilement en plein jour. Ils peuvent aussi rebondir sur la haute atmosphère pour repartir dans l’espace. Le passage de très gros bolides est parfois accompagné d’effets sonores correspondant à des explosions de météorites,

La masse des météorites visibles à l’oeil nu est extrêmement réduite, une masse de 0,4 g est suffisante pour produire un brillant météore de magnitude 0.

Bien sûr, il y a des météorites de dimensions plus importantes, qui peuvent même arriver jusqu’au sol. Mais heureusement, le phénomène est plutôt rare ! En effet, les météorites sont d’autant moins nombreuses qu’elles sont plus massives. Lorsque la masse de la météorite dépasse 10 kilos, le corps peut parvenir jusqu’au sol, mais elle aura perdu 80 % de sa matière à cause du violent frottement avec l’air.

Cent cinquante cratères

Sur Terre, environ 150 cratères sont aujourd’hui identifiés Le Meteor Cratère dans l’Arizona, aux Etats-Unis, il date de 22.000 à 50.000 ans, 1.200 m de diamètre et 200 de profondeur. Sudbury (Canada) et Vredefort (Afrique du Sud) datent de 2 milliards d’années, 140 km de diamètre. Chicxulub (presqu’île du Yutacan au Mexique) la chute d’une météorite géante il y a 65 millions d’années aurait été à l’origine de la disparition des dino­saures, des grands vertébrés et de plus de la moitié des invertébrés marins.

Dans une zone située entre les communes de Rochechouart (Haute-Vienne) et de Pressignac (Charente), il y a 200 millions d’années une météorite géante a causé un superbe cratère météoritique. Après l’impact, le cratère a été rapidement envahi, par la mer pendant le jurassique. ,,

En ce qui concerne la composition minéralogique des météorites, il existe deux grandes classes les aérolites (qui comportent deux sous-classes Les chondrites, 57 % des météorites, et les achondrites, 4%) et les sidérites (météorites métalliques : fer 91 % et nickel 9 %) qui représentent 35 % des météorites récoltées.

Une autre classe mineure a été ajoutée, les aérosidérites qui sont un mélange des catégories précédentes.

Les « pluies » météoritiques se produisent lorsque la Terre traverse un anneau de débris cométaires. Ces débris sont arrachés régulièrement de la comète au cours de ses rotations successives autour du Soleil et ils suivent pratiquement l’orbite de la comète parente.

L’immense ceinture de particules qui se constitue s’appelle un essaim météoritique. La Terre traverse l’essaim chaque année à la même date.

Au cours de l’année, la Terre traverse de nombreux essaims. On a pris l’habitude de désigner un essaim par le nom de la constellation où se trouve le radiant (point bien précis du ciel d’où semblent émaner les météores). En moyenne, un météore devient lumineux autour de 110 km d’altitude et l’ablation de l’objet est complète à 70 km. La brève vie du météore se termine parfois par une explosion qui correspond à la fragmentation de la météorite.

La vitesse des météorites est comprise entre 30 km/s et 42 km/s, la Terre elle-même se, déplace à 30 km/s, donc la vitesse relative des deux objets peut aller de 12 km/s à 72 km/s.

Pour un observateur, à 18 heures (heure locale), les météores observés sont ceux qui « poursuivent » la Terre sur sa course autour du Soleil. Ils abordent donc la Terre à faible vitesse et le taux horaire est peu élevé. En revanche, en fin de nuit, les météorites arrivent de face, à grande vitesse, et la fréquence d’apparition est maximum.

Article publié dans le journal « La Montagne » en février 1997

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *