La Montagne

Solstice de juin

La distance de la Terre au Soleil varie tout au long de l’année. C’est au début janvier que la Terre passe au plus près (périhélie) et au juillet au plus loin (aphélie). La distance moyenne Terre-Soleil est de 150 millions de kilomètres, mais l’écart entre janvier et juillet est de 6 millions de kilomètres. La différence de températures entre l’hiver et l’été est causée par l’inclinaison de l’axe de la Terre, En hiver, les rayons du Soleil glissent sur notre hémisphère en l’échauffant à peine, les jours sont courts et les nuits sont longues; en été, au contraire, les rayons du Soleil arrivent plus perpendiculairement, les jours sont longs et les nuits rapides. Mais quand nous sommes en hiver, l’hémisphère austral est en été et réciproquement. La différence de distance de la Terre au Soleil étant assez importante, les étés de l’hémisphère austral sont plus chauds que les nôtres et ses hivers moins froids.

La durée du Jour

Oui, mais quelle est la durée exacte du jour ? Le jour sidéral est presque constant, cette variation est causée par plusieurs raisons, d’abord, la Terre liée au Soleil par la gravitation tourne sur elle même plus ou moins vite selon sa distance au Soleil, ensuite, du fait des variations saisonnières (leur origine est en partie due au changement du moment d’inertie de la Terre provoqué par la fonte des neiges, ou même la végétation des arbres), séculaires ou au contraire rapides (et d’une origine mal comprise —liée peut-être à la tectonique de la croû­te terrestre, peut-être à des effets d’origi­ne extra-terrestre, l’activité variable du Soleil influencerait-elle l’atmosphère et la stratosphère, donc les mouvements de la Terre ?).

Cette variable donne l’équation du temps, le grand huit que l’on trouve sur les cadrans solaires modernes et dont la l’une des différences qui doit exister entre une montre bien réglée et un cadran solaire. La deuxième différence est liée à la longitude précise du lieu. L’heure de votre montre est celle du méridien de Greenwich considéré comme le méridien fondamental, à l’est de Greenwich, le décalage est de moins quatre minutes de temps par degré de longitude. Prenons un exemple, l’éclipse partielle de Soleil du 12 octobre 1996 doit commencer à 11 h 59 à Greenwich en temps universel. Il y a d’abord lieu de tenir compte de l’heure d’été qui changera cette année au 31 octobre ; nous ajoutons deux heures, nous sommes à 13 h 59 ; ensuite, il faut tenir compte de la longitude du lieu où nous allons faire l’observation, situons nous par exemple à Isserteaux, Puy-de-Dôme, nous sommes à – 3° 22′ 50″, donc à l’est du méridien fondamental, donc le Soleil se lève chez nous en avance de 13′ 29″ par rapport à Greenwich (1° de longitude = 4 minutes de temps, 1 minute de longitude = 4 secondes de temps, 1 seconde de longitude = 0,0666 seconde de temps). L’éclipse de Soleil commencera à Isserteaux le 12 octobre 1996, à 13 h 46.

Le crépuscule

En astronomie, on appelle crépuscule la lueur croissante avant le lever du Soleil, décroissante après son coucher, qui provient de l’éclairement des couches supérieures de l’atmosphère par les rayons du Soleil situé sous l’horizon, mais très voisin de celui-ci. Dans le langage courant, le crépuscule du matin est appelé aube ou aurore. Le crépuscule du soir commence au coucher du Soleil et se divise en trois parties : le crépuscule civil lorsque le Soleil est descendu de 6° au-dessous de l’horizon, à ce moment, si le temps est clair, commencent à paraître , les planètes et les étoiles de première grandeur, le crépuscule nautique finit l’horizon, commencent à paraître les étoiles de deuxième grandeur, alors que la ligne d’horizon est encore visible, le crépuscule astronomique finit au moment où le Soleil est abaissé de 18° au-dessous de l’horizon, apparaissent à l’oeil nu les étoiles de sixième grandeur. A la lati­tude de Paris, au moment du solstice d’été, le Soleil ne s’abaisse que de 17° 42′ ; il n’y a donc pas de crépuscule astronomique, donc impossibilité d’aller dans le ciel profond. Plus nous montons en latitude, plus la zone où le Soleil ne descend pas au-dessous de 18° augmente avant et après le solstice d’été.

Juin étant le mois de Junon, déesse du mariage, cela nous entraîne tout naturellement à préciser que l’origine des mois de notre calendrier remonte à l’année romaine qui commençait le 1″ mars: mars (dieu Mars), avril (Aphrodite, Vénus), mai (Maïa, déesse de la croissance), juin (déesse Junon, épouse de Jupiter, fille de Saturne), juillet (pour honorer la mémoire de Jules César), août (à la mémoire d’Auguste), septembre (le septième), octobre (le huitième), novembre (le neuvième), décembre (le dixième), janvier (dieu Janus aux deux visages), février (Februo, dieu des morts). Néron, Tibère et Commode ont essayé de se faire consacrer d’autres mois, mais cela n’a pas marché.

La semaine a, elle, la Lune comme origine : c’est la mesure naturelle créée par les quatre phases de la Lune, les sept premiers astres de la mythologie antique (Egyptiens, Chaldéens, Juifs, Arabes, Chinoise) étant en nombre égal à celui des jours de la semaine, en ont été considérés comme les divins protecteurs, ce qui donne : dimanche (jour du Soleil), lundi (jour de, la Lune), mardi (jour de Mars), mercredi (jour de Mercure), jeudi (jour de Jupiter), vendredi (jour de Vénus).

Article publié dans le journal « La Montagne » en juin 1996

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